Notre parcours sur la terre, quelle que soit sa durée, est loin d’être éthéré ou angélique : il est une aventure incarnée, « entre Terre et Ciel », dans un monde où nous faisons l’expérience de trois réalités fondamentales qui nous enveloppent, nous questionnent en profondeur, nous atteignent et nous façonnent.

La première est celle de l’amour et de l’amitié, de la bonté, de la générosité, de la tendresse… et c’est probablement la plus marquante dans toute vie. Vivre, n’est-ce pas être aimé et aimer ? Parallèlement, nous sommes si sensibles à ce qui est beau, à ce que nous pouvons créer (quels trésors dans la création artistique de l’humanité !). En plus, nous saisissons de plus en plus par tous les moyens qui sont à notre portée (inimaginables cinquante ans auparavant !) que le cosmos est immense, beau et surprenant, comme notre planète par la richesse de ses formes minérales et vivantes. Des images nous parviennent de toute part et nous montrent les splendeurs de la Terre, la merveilleuse organisation de sa complexité, mais aussi sa fragilité… Notre émotion, notre intelligence et – il faut le souhaiter – notre cœur sont tour à tour touchés. Et pour de nombreux hommes, cette avalanche de beauté, d’ordre et de mystère est le signe grandiose d’un Dieu infiniment sage et aimant qui nous parle dans son œuvre. Enfin, il y a cette douloureuse et multiple expérience du mal, de la souffrance et de la mort, de toutes les misères, et particulièrement notre difficulté à vivre en humains authentiques, qui nous déconcertent au plus haut point, et peuvent nous mener à douter profondément de la valeur de notre vie et d’un projet d’amour pour notre humanité. Notre existence a-t-elle finalement un sens ?

Pourtant, n’y a-t-il pas au plus intime de chacun ce désir immense d’une vie réussie, et cette soif de plénitude et d’absolu que rien de terrestre ne semble pouvoir combler ? Pourquoi tant de frénésie à consommer tout ce qui, à l’évidence, ne nous rassasie jamais en profondeur ? N’est-ce pas le signe que nous manquons finalement de l’Essentiel ? Cet Essentiel que nous remplaçons si facilement par tant de choses futiles et lassantes, voir médiocres… Que deviendrons-nous si notre intelligence, si grande soit-elle, et avec les moyens techniques performants dont elle dispose désormais, refuse de s’ouvrir à la dimension métaphysique du monde ?

Voilà beaucoup de questions qui traversent les âges… Et je crois que nous sommes faits, au delà de tout ce qui peut être sensible, bon et beau sur Terre, pour être comblés par Dieu, et par Lui seul, le Vivant, l’Infini, en Qui tout culmine dans un amour, une joie et une paix indicibles. Ce Dieu qui s’est révélé en premier, se laisse aussi chercher et trouver. Et c’est la grandeur de l’homme que de mener cette belle quête et de répondre un jour à ses appels. Quelle immense tristesse qu’une vie privée de ce coeur-à-coeur (ou le fuyant), tendresse de l’Amour pour lequel nous sommes faits ? A quoi bon posséder la sagesse et comprendre tous les mystères du monde, si je n’ai pas compris un jour (mais quel beau jour !) que l’essentiel réside dans l’amour, et que tout amour en ce monde vient de Lui ?

Mais qui est Dieu, me diras-tu ? Comment être sûr qu’ « Il est », que ça vaut le coup de se laisser rejoindre par Lui et d’aller à sa rencontre ? Je te propose de découvrir, de multiples manières, des raisons nouvelles et anciennes de croire et d’espérer encore aujourd’hui, dans un monde que l’on dit « désenchanté ». Je tacherai de le faire sans occulter les difficultés qui se posent habituellement à notre esprit et à notre cœur. Je les aies reçues dans ma jeunesse « en pleine figure », ruminées, puis intégrées à ma foi d’adulte. Je tacherai de le faire aussi sans ternir aucun signe, aucun geste, aucun germe de cet Amour qui traverse notre monde et chacune de nos vies… Pour peu que quelqu’un sur ta route, un jour, en soit témoin et laisse passer pour toi un peu de sa douce lumière… Oui, ami lecteur, le rideau de notre monde laisse souvent filtrer la lumière de l’infini, la chaleur d’un Amour brûlant qui s’est fait Homme…